«Si on trouve des cristals, on pourra les prendre à la maison?» Mathieu, 7 ans, n’est pas encore au point pour former ses pluriels, mais il ne perd pas son latin pour autant. Il se voit déjà vendre ses trésors à une bourse aux minéraux pour se faire «plein de billets». L’argent, son obsession du moment. De deux ans sa cadette, Noémie s’imagine plutôt faire des «décos» pour sa chambre. 

L’organisation My Leukerbad AG propose, parmi un éventail d’autres activités pour les familles à Loèche-les-Bains, une chasse aux cristaux que nous avons testée pour vous. Mais nous n’étions pas seuls. Un guide nous a accompagnés. Avec son accent alémanique du Haut-Valais, Andreas a rassuré les enfants: «On peut trouver de très jolies choses ici, mais pour ça, il faut travailler un peu.»

Pieds de biche et burins

Car la chasse aux cristaux est une affaire sérieuse. Il est indispensable d’être bien outillé pour déloger quelques-uns des innombrables trésors dissimulés dans la montagne: grattoirs, pieds de biche, marteaux et burins, sans oublier du papier d’emballage pour ne pas abîmer les précieux cailloux. Le plus gros butin de notre guide? Un cristal de près de 300 kilos qu’il a fallu héliporter.

Le rendez-vous est donné au parking de Flaschen à Albinen, à quelque dix minutes en voiture de la station thermale Loèche-les-Bains. Une adorable place de jeux jouxte l’hôtel-restaurant juste à côté des télécabines. Direction Rinderhütte à 2300 mètres d’altitude. À cinq dans notre nacelle, chapeaux de soleil vissés sur nos têtes, nous prenons le temps de nous imprégner du paysage majestueux de cette très belle après-midi du mois de septembre. Au pied d’un pylône, un groupe de huit chamois se laisse observer un court instant, alors que la télécabine poursuit son ascension. 

Une fois en haut, le moment est venu de recevoir les outils nécessaires pour la suite. Le petit paquetage pèse son poids. Avant la pratique, Andreas donne un bref cours théorique, malgré l’impatience de Mathieu et de Noémie. Les deux aventuriers en culotte courte sont dans les starting-blocks. Car, faut-il le rappeler, nous nous trouvons en présence de deux rythmes diamétralement opposés. D’un côté, la vivacité détonante des enfants, et de l’autre la formation tranquille des cristaux. Le quartz ou cristal de roche est le résultat de processus extrêmement lents, aussi bien concernant le mouvement des plaques tectoniques que le refroidissement des roches durant plusieurs centaines de milliers d’années.

«Il s’agit de trouver la veine de quartz qui abrite un filon. Ce n’est pas toujours le cas.» Andreas cherche tant bien que mal à capter l’attention de Mathieu qui tourbillonne autour du groupe, trop occupé à tester déjà ses outils. «Les cristaux se trouvent dans ce qu’on appelle des fissures ou fours alpins dans lesquels circulait un liquide riche en silice.» Attirés comme des papillons de nuit par les scintillements des pierres transparentes, les enfants ne savent plus où donner de la tête. Il n’y a qu’à se baisser pour en ramasser. Mais c’est quelques pas plus loin que notre petit groupe se met «au travail».

Des trésors plein les sacs

La zone en question, une sorte de talus verdoyant composé de roches et de terre, a déjà été visitée par d’autres groupes. Les fours sont par endroits déjà bien creusés. Qu’importe! Les cristaux de roche sont bel et bien au rendez-vous. On s’y mettra donc sérieusement après un pique-nique avec vue imprenable sur les montagnes alentour. Grattoirs et pieds de biche sont en action. Les cris de joie des enfants retentissent au fur et à mesure qu’ils agrandissent leur collection, sous les encouragements chaleureux du Haut-Valaisan. «Nom de Dieu, c’est de très jolies pièces ici!» Au loin, des sifflements de marmottes semblent leur faire écho. 

On se laisse prendre au jeu. Au point où l’on comprend aisément la fièvre qui peut s’emparer des chasseurs de cristaux. Notre enthousiasme nous pousse à en trouver toujours davantage, toujours plus beaux, toujours plus grands. Au final, c’est avec deux sacs à dos remplis de trésors que nous regagnons Loèche-les-Bains, non sans faire un petit crochet par la terrasse de l’Hotel Restaurant Flaschen pour y boire un petit jus et profiter de sa vue comme de sa très chouette place de jeux.

Barboter dans les eaux thermales

Quelle plus grande récompense, après une randonnée, que de pouvoir jouir de la vue sur les montagnes, le corps détendu dans les bulles ou la nuque massée par une buse? Même en intérieur, les bains offrent un spectacle grandiose, grâce aux grandes fenêtres du complexe. L’avantage des bains thermaux à Loèche, c’est qu’avec dix bassins à disposition, il y en a pour tous les goûts et tous les âges. La température de l’eau varie entre 28 et 43 degrés.

Les amateurs de sensations fortes profiteront des toboggans avec ou sans bouée. Les plus petits s’initieront aux joies des jeux d’eau dans la pataugeoire. Seul «désavantage» des lieux: les offres en bulles et massages en tout genre sont trop nombreuses pour les essayer toutes en une seule après-midi. On est par conséquent obligé de revenir! Une attraction originale à tester: un bar de piscine. Les baigneurs peuvent siroter leur boisson sur un des tabourets immergés.

Vertigineuses gorges de la Dala

À quinze minutes à pied de Loèche-les-Bains s’étend la passerelle des sources thermales accrochée à flanc de rocher. Longue de près de 600 mètres, cette installation métallique surplombe de 4 mètres au moins le lit du torrent. L’occasion de se rendre compte de la puissance des eaux. Une balade didactique impressionnante de trente à quarante minutes, quoiqu’un brin stressante en cas de vertiges!

Merci à 24heures.ch et à Simone Honegger pour le partage de l’article